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Auvryt'tar Illivara - Reine de l'île des Mirages

Auvryt'tar Illivara
◈ Missives : 8

◈ Âge du Personnage : 476 ans
◈ Alignement : Loyal Neutre
◈ Race : Elëar
◈ Ethnie : Du crépuscule
◈ Origine : Ile des Mirages - Eré
◈ Localisation sur Rëa : Eré
◈ Magie : Magie Arcanique : dissipation des autres formes de magie
◈ Fiche personnage : Auvryt'tar
◈ Crédit Avatar : Zodiac by exellero

Héros
Auvryt'tar Illivara

◈ Ven 28 Juin 2019 - 18:53

◈ Prénom :  Auvryt'tar
◈ Nom : Ilivarrra
◈ Sexe : Femme
◈ Âge : 476 ans
◈ Date de naissance : 2 Ellsya d'Ordo en l'an 653 de l’Ère de Paix
◈ Race : Ëlear
◈ Ethnie : Du crépuscule
◈ Origine : Îles des Mirages - Éré
◈ Alignement : Loyal neutre
◈ Métier : Reine de l’île des Mirages
◈ Crédit avatar : Zodiac by exellero


Magie

◈ Magie Arcanique : dissipation des autres formes de magie


Compétences, Forces & faiblesses



> Arts de la noblesse & de la bourgeoisie
(Métier engagé : Reine)
- Lecture & écriture : maître
- Mathématique (comptabilité, arithmétique de base) : maître
= Alors que les jeunes de son âge, s'adonnaient aux jeux de l'enfance, elle apprenait à lire, écrire et compter.
- Étiquette : maître
=  L'Illivara, de par son noble sang et car sa mère la destinait comme reine,  a été initiée très jeune aux arts du Noble Jeu.
- Politique : expert
= Auvryt'tar, manœuvre avec talent cette discipline. Elle sait tout autant se faire entendre qu'écouter.  
- Diplomatie : intermédiaire
= Malgré que la monarque crépusculaire, a l'art de l'argumentaire, par ses mots dépouillés de miel et de sucre, sa verve ne plaît, hélas, pas à tout le monde.  
- Escrime (enseignement par une école d’arme, connaissance de l’éthique des duels) : avancé
= Toute Reine se doit de savoir manier l’épée comme la plume, dans ses codes et ses obligations.
- Équitation : intermédiaire
= même s'il lui plaît d'utiliser parfois un calèche pour les voyages courts, par praticité, elle a apprit à monter à cheval.

> Arts de la guerre

- Maniement d’armes de distance (arc) : intermédiaire
= Dès l'aube de son adolescence, ses parents ont engagé un expert, pour lui enseigner à utiliser une arme de tir. Par intérêt, elle continue encore d'apprendre et pratiquer.
- Maniement d’armes de pugilats (dagues/poignard) : expert
= car elles sont plus faciles à dissimuler qu'une épée, la monarque crépusculaire à fait en sorte de porter sa préférence sur ces armes.
- Commandement : maître
= elle gouverne ses hommes comme elle gouverne son peuple.
- Galvanisation : maître
= comme tout souverain, Auvryt'tar sait employer les bons mots pour insuffler le courage à ses hommes.

> Compétences générales
- Linguistique (nymeriin, demeri, eldimer, kaerd : maître; yseï et shaë : intermédiaire; raegar, elirois, algaréen : novice)
= car elle n'aime pas avoir l'air d'une abêtie, elle a fait le nécessaire pour connaître un minima les dialectes des royaumes du continent de Seregon.
- Folklore : intermédiaire
- Natation : intermédiaire
= L'Illivara sait nager.


Faiblesses


• Sa franchise et son manque de tact : sa tendance à dire les choses sans miel et sucre n'est pas toujours appréciée par ses interlocuteurs. Il arrive que certains s'emportent et tentent de la faire taire ...

• Sa position : à cause des derniers événements, sa position de gouvernante du pays peut être menacée.

• Sa stérilité : la souveraine l’ignore encore, mais elle est incapable de procréer. Ses trompes de Fallope étant obstruées, les ovules ne peuvent circuler. Ce qui l'empêche de concevoir un héritier.

• Son charme : Même si d’un côté, c’est une force, c’est tout autant une faiblesse. Les êtres qui se virent éconduits par leur convoitée deviennent de multiples épines dans son pied.


Forces


• Son charisme  : Auvryt'tar est née femme dans un monde où le pouvoir de commander est souvent attribué aux hommes. Cependant, elle prouve que même le beau sexe peut devenir une meneuse d’homme révérée comme crainte par-delà le monde.  

• Sa maîtrise de soi : il est bien rare celui ou celle qui peut prétendre l'avoir vue perdre ses moyens. Même devant un être des plus abjects ou insultant, la souveraine crépusculaire demeure impassible.

• Sa confiance en elle : rien ne peut briser son assurance, une assurance qu’elle a forgée par des siècles d’existence.  

• Son aura : elle dégage un charme presque ensorcelant sur les hommes et les femmes. Subjugués, ils ont tendance à se soumettre à ses quatre volontés. Si d'un côté cette subordination l'arrange, de l'autre, cela apporte des désagréments parfois bien agaçants.





Physique

La grâce s'est penchée sur le berceau de la reine. Auvryt'tar est une femme à la magnificence ineffable. Elle possède l'allure et le panache d'une lionne, tant par sa beauté toute seigneuriale que par sa façon de se mouvoir. Telle ses somptueuses créaturelles, qu'on ne regarde que de loin, elle séduit les êtres, éveille les passions et attise les convoitises.

Ses prunelles, d'ambre liquide, ressemblent à deux pierres précieuses. Des bijoux dont la froideur est égale aux glaces éternelles. Jamais une étincelle de malice ne semble y briller comme si l'espièglerie n'existe point dans le cœur de la puissante. Sa bouche, aux lèvres dessinées d'un trait de plume, esquisse parfois un sourire, se voulant condescendant. Mais, est-il sincère ou est-ce un de façade ? Là est la question. Son nez, à la courbe parfaite, s'accorde avec le reste de son visage. Des volutes flavescentes cerclent ses yeux puis, finissent par mourir sur le haut de son crâne. Chacune de ses oreilles est ornée de trois anneaux d'or. Sa crinière immaculée, onduleuse, encadre son faciès, ruisselle sur ses bras et sa colonne. Afin de garder ce volume, la monarque les tresse le soir.  

La silhouette de la souveraine est à l'image même de son visage : divin. Grande et élancée, la reine domine l'espace. Si sa taille et son charisme naturel forcent le respect, ses formes et surtout, sa sensualité font succomber bien des êtres. A l'instar des femmes nubiennes, Auvryt'tar possède des courbes voluptueuses : une poitrine ferme, des hanches larges et des fesses plantureuses.

La reine aime s'habiller de robes en tissus coûteux, de velours, de taffetas ou de soie. Contrairement aux valduris, ses atours ne font que suggérer sa féminité, laissant place ainsi, à l'imagination.



Caractère

Auvryt'tar fait partie de ces figures qui imposent le respect par sa simple prestance. Destinée à être reine par sa mère, éduquée comme telle, la souveraine a acquis une confiance en elle immuable. Son assurance couplée à sa maîtrise de soi, lui permettent de rester toujours digne, qu'importent les circonstances et les aléas.

Implacable, elle n'a complètement cure que ses interlocuteurs se retrouvent froissés par sa verve tranchante. Si on lui demande pourquoi elle n'enrobe pas sa franchise de miel et de sucre, elle répondra instantanément qu'elle n'est pas là pour plaire, mais pour gouverner un royaume et cela ne l'oblige pas à perdre son temps en palabre inutile.

Ferme dans sa gouvernance, la puissante administre l'île des mirages avec une main de fer dans un gant de velours. Elle ne pardonne pas à ceux ayant commis les actes les plus inavouables et offre peu de clémence à ceux ayant fauté : la loi est la loi.

Autant, elle se montre autoritaire avec ses sujets, autant elle peut se montrer caressante. Elle sait qu'en agissant comme tel, elle parvient à mieux arracher leur affection et leur allégeance.  

Contrairement à beaucoup de ses vassaux, elle n'est pas sujette à la vénalité. Même si elle apprécie les belles choses, comme beaucoup, elle ne succombe ni à l'envie ni à la corruption.  

Sybarite, la monarque est de ces créaturelles aimant les plaisirs les plus délectables. A ses yeux, un mets délicat possède la même saveur que deux corps entrelacés, sous les drapés : l'un comme l'autre éveille les sens et apporte la félicité.

Si de rares élus, hommes comme femmes, ont déjà eu l'honneur de rejoindre sa couche, aucun d'entre eux n'a pu l'assujettir. La reine domine, mais ne se soumet jamais. Elle n'est pas de celle qu'on peut conquérir. Bien des vaniteux, se trouvèrent le bec dans l'eau après avoir tenté de s'accaparer jusqu'à son âme.


Inventaire


• De nombreuses montures ainsi qu’un carrosse ébène aux liserés d’or marqués du sceau de la rose.

• Une camériste se nommant Ssambra. La crépusculaire, fidèle à l’Illivara, la suit depuis déjà un siècle.

• Une multitude de domestiques prêts à obéir à ses ordres.

• La demeure des Illivaras. Ses parents n’étant jamais été retrouvés, elle lui revient de plein droit.

• Un arc long nommé Ithildryn.

• Des robes coûteuses et d’autres plus ostentatoires.


Histoire

Auvryt'tar, qui n'est encore qu'une enfant, récite à sa mère l'arbre généalogique des membres importants des grandes familles. Face à la justesse des mots, les pupilles de sa génitrice brillent de fierté.

— À quoi me servira de connaître leurs noms ?

Auvryt'tar est à la fois intriguée et épuisée par son éducation stricte, ne lui permettant guère de profiter des joies de l'enfance. Dès qu'elle termine une matière, une autre s'ajoute, en continue.

— Cela te servira un jour. Il vaut mieux connaître tes alliés et encore plus tes ennemis.

Voyant qu'elle a perdu sa fille, par ses paroles nébuleuses, Felyndiira poursuit.

— Tu finiras par comprendre un jour, lorsque tu seras plus grande. Jusqu'ici tâche de bien mémoriser tout l'enseignement que tu reçois, car un grand destin t'attend, ma fille : Un jour tu seras reine.  

La jeune Auvryt'tar, âgée de seulement neuf ans, n'a pas encore la compréhension nécessaire pour saisir l'ampleur de ces mots ni l'incidence que ça aurait sur la famille Ilivarrra, si le monarque l'apprenait. Pour elle, ils n’ont qu'un sens, sens qu'elle exprime avec tout le naturel qu'un enfant de son âge possède.

— Je vais épouser le roi ?

Un grand éclat de rire fait vibrer la cage thoracique de la matriarche. Au bout de longues secondes de moquerie, les notes rieuses finissent par se calmer. Sourire mi-figue, mi-raisin affiché sur son visage, sa mère appose l'une de ses paumes sur son dos, et l'autre derrière sa tête. Dans un geste protecteur, elle colle le visage d'Auvryt'tar sur son giron.

— Non, trésor. S'il advenait que le monarque actuel, me demandait ta main, je la lui refuserais. Il ne te considérerait jamais supérieure à lui. De surcroît cette place, non encore vacante, sied plus à une femme. Seule l'une d'elle peut comprendre toutes les subtilités que requiert ce rôle.

Felyndiira arrête son étreinte, presque possessive et la relâche. Son regard se pose sur la fillette, sa fierté et ses attentes futures. Ses carpes, languides, caressent sa joue.

— Il se fait tard. Va te coucher.

Avant qu'elle n'obéisse, sa mère poursuit.

— Et tâche de ne rien dire sur mes intentions de te faire reine. Cela sera notre petit secret.

Auvryt'tar, troublée observe sa mère.

— Je dois aussi le cacher à père ?

Les yeux de Felyndriira se plissent alors qu'un nouveau sourire relève les coins de sa bouche.

— Trésor, ton ambassadeur de père connaît mes intentions et me soutient dans mes choix. Si tu veux savoir, il n'est pas contre te placer sur le trône. Comme moi, il souhaite que tu aies le meilleur des avenirs même si, ça exige certains sacrifices...

Elle dépose un tendre baiser sur son front.

— Il est temps de rejoindre le monde des songes.

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Un sourire s’ourle sur son visage alors que ses orbes mordorés observent la silhouette allongée sur son lit. Si magnifique… Si délectable. Cela la tenterait presque de rejoindre à nouveau, cette délicieuse créaturelle, mais, elle est déjà rassasiée de chair. Elle se sert donc à boire tandis que son amante d’un soir, ouvre ses paupières.

Voyant la place vide, elle s’assombrit. Elle souhaite encore s’entremêler sous les draps avec Auvryt’tar. Languide Dilthrae se lève, enlace celle qui se destine à être la prochaine souveraine.

— Non... Ce n’est pas la peine d’espérer plus.

Sa soupirante enlève immédiatement ses bras et fixe la bouteille sur la table.

— Comment peux-tu boire la boisson de ces… Valdurs ?

Le mot dans sa bouche est comme une insulte.

— Tu ne sais pas profiter des bonnes choses, Dilthrae. C’est même une erreur de ta part.

Auvryt’tar, sybarite, porte le bord de la coupe de cristal, gravée à motif d'oiseau-lyre, à ses lèvres teintées de lilas. Avant de se désaltérer, elle s’enivre du parfum sucré de l’onde carminée.

— Tu peux partir… Et nul besoin de me jeter un regard de chien battu, comme tu sais si bien faire.

Souffle-t-elle avant d’avaler une gorgée. Elle ferme les voiles de peau de ses yeux pour profiter des saveurs. Dans son dos, elle entend la porte claquer, mais, ne s'en formalise pas. Bien avant que leurs corps ne fassent qu'un, elle connaissait ses intentions de l'avoir en amante, pour toujours.

Quelques minutes après, l'huis s'ouvre à nouveau.

— Auvryt'tar, ma chère fille, ta maîtresse est partie en colère.

Les pupilles ocres de la génitrice s'apposent sur son unique enfant.

— Tu sais autant que moi qu'il ne s'agit que d'un pion sur mon échiquier géant.

Un sourire satisfait relève les coins de la bouche de Felyndiira. Elle s’en doutait. Car Dilthrae appartient à l’une des grandes familles, sa descendante a cherché, par tous les moyens à la faire manger dans sa main.

— Trésor, je suis ravie de voir que tu n'as pas abandonné ce pourquoi je t'ai éduquée.

Un rire, chaud comme l'été, résonne. Lorsque l'éclat cesse, Auvryt'tar pose la coupe sur le guéridon.

— Je serai Reine. Tôt ou tard. Et rien ni personne ne pourra arrêter mon ascension.

La détermination dont fait preuve son unique enfant, provoque la fierté de Felyndiira. Elle sait, par Matra que sa fille deviendra la souveraine d’Eré. Elle en est pleinement certaine.

— Gardes toujours cette résolution, trésor. Tu es née pour gouverner.

Sur ces derniers mots, ronronnant, elle part, laissant sa progéniture seule.


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Sous le regard du soleil déclinant, niché dans son trône d’isatis, Auvryt’tar s’occupe de ses roseraies, de ces belles-dames qu’elle chérie. Focalisée sur les fleurs, elle ôte de la souche les gourmands. Alors qu’elle retire un énième drageon, elle entend des pas, puis sent une présence dans son dos.

— Vous risquez de vous blesser, ma chère… Pourquoi ne pas laisser ce travail aux serviteurs ?  

Suite aux paroles, une main vient habilement ceindre son poignet. Voyant l’emblème royal, celle qui se destine à être la prochaine souveraine, claque de la langue.

— Que peut bien me vouloir, sa majesté ?

Face à la réplique cinglante, le roi part d’un rire, suave, comme le miel.

— Vous êtes toujours aussi froide à mon encontre. Pourtant, je ne cherche qu’à vous plaire.

Ses phalanges caressent leur prise. Son visage s’approche de la nuque de la descendante des Illivaras.

— Vous sentez agréablement bon, ma chère…  

Tout en parlant, sa majesté cueille une rose écarlate et la met dans la chevelure opalescente.

—  Je me languis de vous avoir comme épouse.

Il lâche le poignet. Auvryt’tar, libre à nouveau, fait volte-face. Ses abîmes flavescents fusillent le couronné et son audace. Sa main la démange. Mais, pour son impertinence, elle ne le frappera pas. Les mots font davantage mal que les coups.

— Je vous donnerai tout si vous m’acceptez enfin.  

Cette fois-ci, c’est à Auvryt’tar, de laisser échapper des sonorités moqueuses. Un rire qui en dit long sur sa pensée. Arborant un sourire amusé sur ses lèvres, elle attrape la fleur dans sa chevelure de soie et la jette au sol.

—  Vous avez déjà mille et une roses qui se plient à vos desideratas et souhaitent avoir vos faveurs… Pourtant, vous escomptiez obtenir celle qui n’éprouve pour vous, que néant.    

Silence et elle reprend aussitôt.

—  Vous avez beau posséder une beauté toute singulière, jamais je ne vous céderai.

De l’index, elle enjoint le roi à partir. Et pour donner plus de poids à son acte, elle souffle.

—  Je ne vous retiens pas, cher parent….

Outré d’avoir été rejeté, de cette manière, et d’être ainsi chassé par sa convoitée, le roi claque des talons, le désir de se venger dans ses tripes.


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A l'aube naissante, des gardes frappent à la porte des Illivaras. Un membre de la domesticité ouvre l'huis, invitant ainsi à entrer, les envoyés de sa majesté. La matriarche, alertée par le bruit, vient à leur rencontre.

—  Quelle est donc la raison de votre venue ?

Le plus haut gradé de la soldatesque observe Felyndiira.

—  Vous devez comparaître devant la Cour du Roi… Pour haute trahison. Nous sommes tenus de vous escorter…

La matriarche comprend le non-dit. Si elle refuse de les suivre, ils emploieront la force. Elle ne leur donnera pas cette opportunité.

— Soit...

C’est sur cette entrefaite, qu’Auvryt’tar, prévenue par sa camériste arrive. Celle qui a l’ambition de devenir reine, toise les chiens de Talphrin, mais ne prononce pas une syllabe. Sa mère lui a fait comprendre de garder le silence. Alors que les bras armés du monarque corrompu mènent sa génitrice au palais du roi, elle se rend chez LiNeervrae.

— Ma tendre et chère Auvryt’tar. Que me vaut le Plaisir de ta visite ?  

Auvryt’tar attend qu’elles soient seules toutes les deux pour souffler.

— Notre cher « ami commun » emploie à nouveau ses limiers pour provoquer terreur et domination.

— Oh, il s’en serait donc pris à ta famille ? Pourquoi ? Tu l’aurais donc éconduit ?


Un sourire mi-figue, mi-raisin soulève les coins de la bouche de sa vis-à-vis, car elle connaît déjà la réponse. Elle enchaîne ensuite.

—  Ne t’inquiètes pas, ma chère. Si jusqu’ici, Talphrin est parvenu à ses desseins, en s’en prenant à la lignée Illivara, il parachève sa chute.

— Qui viendra bientôt….


Achève Auvryt’tar, déterminée.


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L’heure suivante, Auvryt’tar prend place dans l’assemblée avec plusieurs éminences des hautes maisons. Dans le silence le plus complet, ses parents, poignets et chevilles enchaînés et sous bonne escorte, sont menés dans un coin du tribunal.

—  De quelle faute sommes-nous rendus coupables, majesté ?

Demande son paternel, gardant au fond de ses tripes sa colère d’avoir été destitué de son rôle d’ambassadeur.

— Énoncez les faits, en détail …  

Talphrin scrute le magistrat. Puis, seulement après s'être assuré de son obéissance, il pose un regard jouissif sur les parents d’Auvryt’tar. Les détruire… Détruire tout ce qu’ils représentent pour cette abjecte créaturelle qui l’a éconduit, provoque chez lui des frissons savoureux. Le déclin de sa parentèle…. Contempler la fin de ses proches, n’est qu’une douce vengeance, un moyen de la voir se soumettre enfin… Mais il sera déjà trop tard !

— Les chefs d’accusation sont les suivants : accointance avec les Ordhaleron, trahison, manipulation envers la personne de votre fille et complot contre la couronne.

Felyndiira en rirait presque tellement, l’incrimination est proche de la réalité. Seulement, voilà, sa fille, sa tendre progéniture projette d’elle-même, de devenir la souveraine à la place de l’incapable monarque. Cependant, la matriarche ne vient pas souffler cette information. Elle laisse le soin à l’abject despote, d’imaginer sa chère fille pantin à ses desseins.

Ronronnant presque, à l’imaginer renversé de son trône, la matriarche regarde son époux : l’homme qu’elle a choisi, car il était de noble lignée, compétent et surtout moins manipulable qu’une grande part de ses confrères. Son visage est crispé à cause de la colère qui l’étreint comme une douce amante.

— Comment pouvez-vous émettre de telles insinuations ? Nous avons toujours été une famille respectable et fidèle à votre gouvernance. Je vous ai toujours servi sans traîtrise, aucune.

Déclame Lltyrean, les poings serrés, véritable dans son rôle d’offusquer. Il parait tellement sincère que les juristes devenaient incertains sur la réelle culpabilité des Illivaras. Quant à Talphrin, il part d’un grand rire. Lorsque les sonorités moqueuses cessent, sa voix tonne.

— Pas besoin de cracher au monde entier, une honnêteté qu'on sait tous... Fausse. Nous avons des preuves de votre félonie. Faites donc venir les témoins.

Ordonne le détestable roi, empressé de mettre fin au procès pour déclamer la sentence… La mort ! Assuré de créer un véritable coup d’éclat, il ignore même qu’il sera le fou, de cette mascarade. Sourire ravi sur sa face, il darde ses mires sur le premier témoin, appelé à la barre : une domestique. D’un geste de la main, il l’enjoint à parler.

— Il est vrai qu’ils complotent contre la couronne. Un soir, alors que je m’attelais au nettoyage de la demeure, je l’ai surprise à énoncer qu’Auvryt’tar sera la prochaine souveraine. Qu’elle remplacera le roi incompétent. Pour parvenir à son dessein, elle s’est gaussée d’avoir des contacts chez les « monstres ».

Talphrin jubile. Il observe la matriarche. Se sentant triomphant, il hausse un sourcil lorsque c’est au tour de Felyndiira de pousser un rire, moqueur.

— Et vous n’avez rien trouvé de mieux, pour nous inculper ? Elviera était de ces sottes qui pensaient pouvoir séduire mon époux… et qui n’avait de cesse le harceler de ses attentions alors, qu’il est mien. Je l’ai donc renvoyée, et ce, sans verser sa rétribution.

Les membres éminents des grandes maisons huèrent la domestique renvoyée jusqu’à ce que le magistrat, tape de son marteau.

— Assez. Nous ne sommes pas dans une basse-cour, mais un tribunal. Un peu de tenue.

Le silence revenu, le jugement reprit. On fit venir le second témoin.

— Sauf votre respect, éminents membres du jury, majesté, Je n’ai jamais vu les Illivaras communiquer avec les ordhaleron et encore moins la légion rouge. Cette accusation doit être une erreur. Les êtres qui énoncèrent une telle accusation doivent sûrement désirer la ruine des Illivaras, ici présents.  

— En êtes-vous-certain ?

— Oui….


Espion à la solde de Talphrin, il vient d’invalider les dires de l’ancienne membre de la domesticité. Le monarque se crispe, ses ongles lacèrent ses accoudoirs. Il s’imagine bien étrangler ses yeux et oreilles, faute de pouvoir le faire, en vrai.

Le procès se poursuit. On fait venir les autres témoins. Tous se mettent des bâtons dans les roues au détriment de la vérité. Les preuves et contre preuves, ne cessent de s’entrecroiser et s’annuler si bien que les juristes ne parviennent plus à défaire le vrai du faux. Lassés par cette mascarade, les jurés annoncent le dixième témoin.  

La magistrature et surtout Talphrin, espère que ce dernier témoignage, mettra en lumière les accusations. Mais tous l’ignorent, il s’agit encore d’un fidèle des Illivaras. À son tour, comme ses comparses, elle mentira honteusement.

Le couronné, agacé de voir que sa mise en scène, qu’il a soigneusement orchestrée, est un échec, pose ses pupilles sur la dernière témoin. Du doigt, il fait signe au juré de parler.

— Erakasyne, attestez-vous sur l’honneur de dire rien que la vérité.

— Oui..

— Que pouvez-vous me dire sur les Illivaras ?


Un sourire illumine le visage de la crépusculaire.

— Ce sont des êtres d'une ineffable loyauté qui ont toujours porté la couronne dans leur cœur. Je ne les ai jamais vraiment vus comploter contre le roi. Tous ceux qui ont pu avoir des propos calomnieux contre cette famille sont des cœurs rongés par la jalousie.

Fou, fou de voir son plan tomber à l’eau, le roi se lève soudainement de son trône.

— Tout ceci est faux. Ne voyez-vous pas que ces êtres, cette abjecte matriarche et son époux sont coupables des faits dont ils sont incriminés ?

Le haut Conseiller du souverain souffle tout bas.

— Majesté, calmez-vous. Tout le monde vous regarde.

Talphin a bien envie de dire qu'il s'en moque, néanmoins, il tient trop à sa place pour montrer sa rage et faire davantage une scène. Il se réinstalle sur l'assise royale comme si de rien n'était.

— Nous allons maintenant délibérer. Le jugement sera donné dans deux jours, à l'aube. Jusqu'ici, Dame Felyndiira, sieur Lltyrean, compte tenu de votre noble ascendance, vous serez assignés à domicile, sous bonne garde.


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À peine le char du soleil, vient-il de se lever, que les soldats du roi sortent du lit, les accusés. Ceux-ci ont à peine eu le temps de se vêtir, qu'ils sont déjà amenés de gré - force - au tribunal. Les jurés, le souverain, les membres des grandes familles se tiennent déjà là, en attente, en attente du sort réservé aux Illivaras.

Alors que les suppositions vont et viennent dans l'assemblée, Auvryt'tar fixe sa parentèle, le visage de marbre, le corps détendu. Si Talphrin s'attend à la briser elle, la seule femme qu'il n'a pu obtenir, par ce biais, il se trompe lourdement : elle savait qu'un jour, ce moment agaçant devait arriver.

Felyndiira, sa matriarche de mère, avait prédit que tôt ou tard, l'incompétent chercherait par tous les moyens à l'obtenir. Et comme il n'arriverait pas cueillir la seule rose qui se refuse à lui, il se vengerait.

C'est donc fin prête qu'elle attend... Qu'elle attend le jugement, son cœur nullement déchiré par les futurs adieux.

Si elle est paix, elle ne peut en dire autant de Talphrin. Elle l'imagine entrer en éruption à l'écoute du verdict, un verdict qui n'ira jamais dans son sens. Un jugement qui sera bientôt annoncé, au vu du marteau qui prime le silence.

— Après examen des charges, ils sont présumés coupables. Néanmoins, comme nous n'avons aucune preuve qui les incrimine directement, la peine capitale ne peut être appliquée.

Le roi se lève, une veine sur le front et le regard furieux. Alors qu'il s'apprête à parler, le marteau frappe, intimant à lui, le puissant, de se taire.

— Cependant, après délibération, nous sommes convenus que Dame Felyndiira, sieur Lltyrean, encourront l'exil.  

Le monarque frappe du poing contre l'accoudoir.

— Ce n'est pas ce qui était souhaité...

— Nous sommes censés être impartiaux.


Réplique sèchement le magistrat avant de continuer.

— Dans trois jours, Dame Felyndiira, sieur Lltyrean, seront conduits en Ordanie, là où ils purgeront leur peine. Il leur sera formellement interdit de contacter nos cousins lointains....

Bien que la sentence ait semblé rude malgré l'incohérence des témoins et le manque de preuve écrite, le magistrat et les hautes maisons ne pouvaient décemment pas se permettre de courroucer leur monarque.

Noble et roide, Felyndiira se régale. Talphrin, en s'en prenant à sa famille, vient d'allumer les étincelles d'un futur brasier. Bientôt... il tombera. Elle a foi en sa fille et la toile qu'elle a tissée.


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Un carrosse ébène aux liserés d’or et son escorte, s’arrêtent devant la demeure des Helviiryns. Alors que les chevaux hennissant sont réduits au silence, le laquais ouvre la porte à sa maîtresse. Celle-ci descend, élégamment. A peine ses pieds à terre, ses yeux d’or s’apposent sur la riche résidence qui lui fait face. De la musique sort des nombreuses ouvertures. La fête a déjà commencé.

Roide et noble, Auvryt’tar, accompagnée par sa camériste, traverse la cour sous le regard des conviés, déjà présents. Des chuchotements retentissent, au fur et à mesure de son avancée. Des avis mitigés sur sa personne et d’innombrables ragots. Celle qui se voue à être reine ne se sent pas touchée par toutes ces médisances.

Tout d’un coup, les cancans cessent : La maîtresse des lieux est là. À la surprise de tous, elle étreint sa vis-à-vis. Après de longues secondes, à enserrer Auvryt’tar, dans une étreinte toute sincère, elle la relâche.

— Ma chère, c’est un plaisir de vous compter parmi mes invités.

Susurre-t-elle, un sourire ravi relevant les coins de sa bouche. Tout de suite après, sa main droite s’appose sur l’épaule d’un Elëar mâle, dont l'élégance et le charme, attirent le regard d'Auvryt'tar.

— Je vous présente Nhaundar. Nhaundar Lendgaeron. Sa ruse et ses conseils vous seront fort utiles pour vos plans futurs.

La complotiste dévisage le susnommé Nhaundar comme un chat le ferait avec une souris ou un plat appétissant.

— Je suppose que ma chère Némeïnn vous a mis dans la confidence.

Son sourire se fait, tendre, presque languide. Sa voix quant à elle, est un millier de caresses.

— Ce sera un plaisir de faire affaire avec vous, mon cher.

Elle l'observe, lui et son sourire, qui a dû faire fondre bien des créaturelles.

— En effet. C’est avec un plaisir inavouable, Dame Auvryt’tar, que je fais enfin votre connaissance. Puissent nos affaires s’accomplir sous des auspices favorables et égaux à votre beauté.

Une autre femme qu’elle se serait pâmée devant la verve de Nhaundar. Elle, se contente de lui lancer un regard qui en dit long et pas assez.

— Si vous êtes aussi doué que vous êtes habile dans les mots, nous parviendrons facilement à nos desseins.

Némeïnn frappe dans ses mains afin d’attirer l’attention sur elle.

— Maintenant que vous aviez fait connaissance, nous pourrons rejoindre les festivités.  

Un divertissement qui lui permettra d’avancer ses pions et d’en avoir d’autres.


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Très tard, dans la nuit, loin du centre névralgique du pays, au sein même de la demeure des Helviiryns, se tient une réunion exceptionnelle : la majorité des membres des grandes familles crépusculaires.

Nullement gagnés par le sommeil, les complotistes présents, se sachant loin des yeux et des oreilles de Talphrin, délient leur langue : le principal sujet, l’incompétent et ses indénombrables méfaits.

— Il n’a de cesse d’abuser des pouvoirs qui lui furent conférés.  Comme il se croit intouchable, il sème la discorde et la peur. Il en vient même à s’attaquer impunément aux plus hautes familles. Après les Seeraths, les Kenvirrs et les Illivaras, à qui s’en prendra-t-il ?

Fit Yril'Lysag, une mine des plus blasées sur son visage aux traits fins pendant que ses mires se posent sur ses condisciples.

— Personne.

Répond Zarraenil, avant de poursuivre.

— Exiler les Illivaras fut sa dernière erreur…. Il est temps pour nous d’agir.

Les partisans d’Auvryt’tar hochent la tête en signe d’assentiment.

—  En effet. Nous n'avons que trop attendu qu'il se repentît de ses méfaits.

Dit Némëinn, en observant tour à tour les complotistes.

— Nous sommes donc tous d’accord pour défaire Talphrin ?

Fit Elviëra. Lueltuan, une elëar dans la dernière tranche de sa vie se lève. Tous tendent l’oreille à ce que souhaite dire la vénérable.

— Effectivement...

Elle parle au nom de tous. Puis, elle continue.

— Autrefois, j'étais une fervente fidèle à la royauté de son père, Hlaviir. C'était un être juste. Mais, son fils n'a pas hérité de cette justesse. À  l'inverse de son père, il n'a de cesse de commettre des erreurs : il augmente les impôts, il dilapide les caisses de l'état en femmes, il désire ardemment recommencer la guerre avec nos confrères de l’aube et villileärs et il a des liens étroits avec les ordhaleron. Si nous ne faisons rien, nous sommes condamnés à la pauvreté et encore.... plus grave, une soumission totale à la légion rouge.

Auvryt’tar, Némëinn, et une grande part des complotistes présents, hochent gravement la tête. Aucun d'entre eux n'envisage de se soumettre au joug du colosse blanc, empereur des monstres.

—  Qui montera donc sur le trône ?

Rétorque Aleanmtor, un des rares mâles à participer au coup d'état.

Lueltuan, pose ses agates sur les conspirationnistes.

— Mon choix se porte sur Némëinn.

Tandis que tous ou presque, acquiescent cette option, la susnommée se lève à son tour.

— J’ai le regret de vous annoncer que je n'ai pas la prétention de gouverner. Ce rôle ira à merveille à Auvryt'tar.

À peine ses mots envolés, la pluralité hue la proposition de Némëinn. Durant des semaines, de nombreuses rencontres dans le plus grand secret, les débats à propos de la succession au trône feront houle. Il est à déterminer quelle famille sera privilégiée au détriment de qui et, il est naturel de vouloir accéder au pouvoir par tous les moyens.

Ainsi, concernant Auvryt'tar, les deux tiers des présents, ne la pensent pas capable de diriger le royaume mais il s'agit surtout de vouloir devenir monarque et non de savoir qui serait un meilleur choix. Auvryt’tar, sachant d’avance que viendrait cette réaction, se tient roide et digne tout ce temps, malgré les conspuassions constantes essuyées durant tout ce temps. Elle sait qu’elle n’est pas seule. Elle peut compter sur sa chère Némëinn, Nhaundar et les suivants qu'elle est parvenue à rassembler. En parlant du capitaine, il ne semble pas ravi de la tournure des événements de cette dernière réunion. Il finit par se lever.

— Mes Dames, allons. Calmez vos ardentes réprimandes, vous enlaidissez vos doux visages et cela me peine. Dame Némëinn soulève un point important depuis de nombreuses semaines. Il est plus prudent d'écouter sa requête, car après tout, elle a su écouter les vôtres jusqu'à ce jour et c'est grâce à elle, si nous sommes aujourd'hui autour de cette table, tous unis pour sauver notre royaume que nous chérissons et pour lequel nous sommes prêts à défier l'autorité et prendre les armes. Si Dame Némëinn soutient qu'elle ne se sent pas de taille pour diriger un royaume, alors j'entends son souhait et je porte à Dame Auvryt'tar, mon vote final. Dame Némëinn, après tous ces efforts, nos efforts, ne prendrait pas le risque de nous soumettre une candidate fragile. Regardez là. Que voyez-vous ? Moi, Nhaundar, je vois une Reine puissante et juste à en devenir. Je suis prêt à ployer le genou devant elle et à parer de mon corps toutes les attaques qui lui seront faites pour protéger notre royaume, notre culture et notre peuple.

Le regard de l’Illivara se charge d’une lueur de satisfaction pure. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui. Elle ronronnerait presque en voyant les conspueurs l’observer attentivement et commencer à réfléchir aux propos de Nhaundar.

—  Je suis en accord avec les propos de Nhaundar, ici présent. Je connais la descendante des Illivaras. Elle est d'une rare impartialité et possède un esprit des plus acéré.

Clame Zarraenil, provoquant des réactions chaudes et froides. Si certains sont encore mitigés, par méconnaissance d’Auvryt’tar, Lueltuan, qui s’était rassise pose sa main sur la table. Ses profondes mires scrutent jusqu’à l’âme de la crépusculaire.

— De plus près, tu sembles réellement faite de l’étoffe des plus grandes reines. Je comprends donc mieux leur acharnement à te défendre. À défaut de pouvoir faire de Némëinn la reine, je m’incline et t’offre mon vote. Cependant, sache que je souhaite une garantie : que la maison que je gère devienne la branche principale du Haut Conseil.

Auvryt’tar, courbe un instant son visage, pour remercier la grande ancienne. Puis, ses billes mordorées viennent s’ancrer dans les lagons voisins.

— Il en sera ainsi.

Cette fois-ci, Auvryt’tar ne reçoit pas de huée. Les sceptiques ont fini par se ranger de son côté. Il voit enfin en elle, une future reine.


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Dans l'ombre de la couronne, deux mois après le complot d'envergure, les membres éminents des grandes maisons ont réussi à dresser une armée d'une soixantaine de crépusculaires. Mais, aux yeux d'Auvryt'tar, cette poignée d'hommes et de femmes, ne tiendra pas en échec l'armée de l'incompétent.

Régalienne, elle ne montre pas sa crainte. Transpirant l'assurance, elle louvoie vers les quelques mercenaires et les soldats qui se virent ôter un être précieux, par la main de Talphrin. Elle les observe, tour à tour.

— Vous êtes la fine fleur Elëar. Le vent nouveau qui frappera le monarque incompétent. Suivez-moi et vous serez tous récompensés.

Elle finit par s'arrêter devant un Elëar de haute taille, aux cicatrices impressionnantes. Ses bras, et même son visage sont marqués par de vieilles blessures.

De ses carpes, la future reine caresse les joues de cet être, coutumier à la bataille. Il prend plaisir à son toucher, lui semble-t-il. Il la désire avidement.

— Si vous parvenez à défaire une partie des soldats du roi, je vous nommerai champion.

Alors qu'il tente d'attraper son poignet, pour le mener à sa bouche ou tout autre endroit, elle retire sa sénestre de la peau.

— Tututu. Ne prenez pas mon geste pour une incitation à la débauche. Je serai votre reine... Non une femme de petite vertu.

A l'ouest, dans un nid de poussière et de terre, des cavaliers et des elëars à pied arrivent dans leur direction.

Aleanmtor, qui observe aussi le lointain, clame ce que tous redoute ou presque.

— C'est l'armée du roi. Il vient pour nous arrêter dans notre entreprise.

L'illivara, qui doute, plisse les paupières.

— Il ne porte pas les couleurs de l'incompétent.

Fait Lueltuan. Et l'ancienne n'a pas tout à fait tort. Lorsqu'il est possible d'entrapercevoir les nouveaux arrivants, aucun d'entre eux ne porte les étendards de Talphrin. Par ailleurs, ils sont menés par Nhaundar. Un sourire satisfait vient ourler les lèvres de la prochaine monarque.

— Quel astucieux personnage... Il est parvenu à rassembler le peuple, derrière lui. Il dépasse de loin... Mes prévisions.  


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Tard, dans la nuit, sous un ciel dépouillé d'étoile, les chiens de Talphrin ne se doutent pas un instant, que le vent de la révolution souffle aux abords de la demeure du souverain.

La plèbe mécontente, armée principalement d'armes rudimentaires - cailloux, chaînes, fourches, torches, épées, serpes - se dirige droit vers le palais royal, comme un seul homme. Dans leur bouche, toute la haine que leur inspire le monarque.

Ce n'est que tardivement, que l'un des soldats de garde, ravagé par l'ennui, aperçoit les lueurs oscillantes s'approcher, à l'horizon. Après quelques secondes, il parvient à déceler les visages en colère, à la lueur des oupilles. Il finit par pointer du doigt l'étrange cortège qui se dessine au loin.

— Elenlaern, c'est étrange. Regarde.

Le susnommé darde immédiatement ses mires dans la direction indiquée.

— J'ignore ce dont il s'agit. Il faut prévenir le roi et rassembler les troupes.  

Et le défenseur sonne la corne. Le bruit ronflant éveille en sursaut, les ministres, la cour et surtout, Talphrin. Quittant les bras de sa soupirante, l'incapable se vêt. Il traverse le palais à toute hâte. Alors qu'il vient à peine d'arriver, le peuple en colère est aux portes de la demeure royale. À l'écoute des chants scandés, la rage défigure les traits du roy et embrume son esprit.

— Abattez-les !

Les défenseurs hésitent. Ils ne sont pas face à des ennemis, mais une foule en colère, excédée contre les ingérences d'un monarque cumulant des injustices et désobéissant aux valeurs défendues par le trône. Devant un tel atermoiement à lui obéir, le souverain enlève brusquement un arc des mains d'un soldat. Il bande son arme et tire. La flèche traverse le crâne du premier venu. Il tombe, mort sur le coup.

Comme alimentée par la tuerie gratuite, la plèbe se précipite. La soldatesque, choquée par l'exécution, ne réagit pas aux ordres. Elle laisse couler la charge. Seuls les zélés protecteurs de Talphrin prennent en main la situation. Ils taillent dans la masse pour permettre la fuite de leur roi adoré.

C'est ce moment-là que choisi l'armée des complotistes pour attaquer. Ils galopent jusqu'en direction de la demeure royale, renversant quelques plébéiens au passage et, passent les immenses portes, encore ouvertes.

À l'intérieur, les lames s'entrechoquent. L'odeur ferreuse du cruor se mêle à celle de la sueur. Les fidèles du roi, submergés par le nombre, tombent un à un. Tandis qu'il ne reste qu'une poignée de survivants, Auvryt'tar, placée à l'arrière, prend la parole.

— Il y eu bien assez de mort et de sang versé. Abandonnez, pour votre propre survivance.

Sur les dix restants, cinq soldats, ayant le plus d'instinct de survie, déposent les armes. Les autres, convertis à la cause de Talphrin, tentent d'approcher Auvryt'tar pour la tuer. En vain.

— Quel gâchis.

Fait l'Illvara, en scrutant le corps des entêtés. La vie d'un crépusculaire est si précieuse : ils ne sont que peu. Même si elle avait prévu ce scénario, elle ne l'apprécie guère.

— Emparez-vous de Talphrin.

Ordonne Auvryt'tar. Aleanmtor et Chasruil sont les plus rapides pour obéir. Le roi, jusqu'ici silencieux, explose en voyant Lueltuan.

— Comment osez-vous traiter votre roi ainsi ! Jamais je n’aurai cru qu’après être fidèle à mon père, vous vous me trahiriez !

Épuisé et las de son discours, Aleanmtor, pose une dague sur la gorge du puissant. Grisé par les « A mort ! », les premières gouttes de sang coulent. À ce moment-là, la monarque en devenir lève à demi sa main.

— Non… Autant ses actes méritent la sentence capitale, autant notre sang est sacré. Ne réduisons pas notre nombre par des actes primitifs.

Les yeux remplis de colère, le roi crache au sol, nonobstant la menace qui pèse sur sa vie.

— Lâche !

Auvryt’tar s’approche, sourire aux abords de sa bouche. Sa main vient caresser la joue de Talphrin.

— Au contraire mon cher roi et cousin. Mais la mort semble bien trop douce pour vos atrocités.  

Elle recule et revient se placer au centre des complotistes.

— Je le condamne, lui et ses inféodés, à l’emprisonnement.  

Si la pluralité est pour la sentence, Aleanmtor, ne l’est point. La pointe de son arme, toujours sur la gorge du roi, il fulmine.

— Comment peut-on le laisser en vie ? Il a souillé ma sœur !  

Auvryt'tar ne prononce nul mot malgré la contestation de son ordre. Même si elle comprend son ire, elle a perdu tout sourire.

— Aleanmtor. Range ta lame. Obéis à ta Reine. Comptes-tu souiller l'autorité de celle-ci comme cet imposteur à souiller ta sœur ? Il en va de ton honneur Aleanmtor.

Clame Nhaundar, à sa droite, un pied devant, sa main près de la garde de son épée, prêt à partir l'affronter.

— Alors que ce chien souffre autant que ma puînée souffre.

L'Illivara soutient les mires de son inféodé.

— Il pâtira autant que ta cadette par le sort réservé. Les tympans crevés, il devra vivre sa vie, dans un monde de silence.

Cette fois, la lame vengeresse, souillée de sang, tombe au sol.

— Bien, tu as pris la meilleure décision.

Auvryt’tar claque des doigts.

— Qu'on perce ses tympans, à l'aide d'une aiguille et qu'on fasse ensuite appel à une guérisseuse. Il doit survivre....

À peine ses ordres sont-ils soufflés, qu'ils sont obéis. Les soldats belligérants, survivants, et les ministres se voient conduits en prison, par l'armée des opposants de Talphrin.


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Dans les minutes qui suivent, Auvryt’tar triomphante s’installe sur l’assisse royale. Elle n'est pas encore couronnée, mais cela ne saurait tarder. Elle a déjà accompli l'un de ses desseins : se tenir sur le trône. Roide et fière, elle considère les complotistes au complet, le visage sérieux.

— Car vous fûtes le vent nouveau qui souffla sur notre royaume, chacun d'entre vous sera récompensé à la valeur de vos actions passées.  

Elle regarde tour à tour les personnes présentes. Elle observe ces êtres, assoiffés de pouvoir, pour la grande majorité et lui ayant donné tant de fil à retordre, mais ayant finalement cédé à la mettre au pouvoir. Si elle ne correspond pas à leurs attentes, elle se fera destituer, à son tour. Issue fatale qu'elle refuse. Il lui a fallu bien trop de sacrifices pour atteindre ce but...

Afin d'asseoir sa domination sur ces cœurs avides et assurer son règne, elle désigne le nouveau gouvernement, en piochant parmi ces fidèles zélés et les insatiables. Contentés, les crépusculaires la remercient avec minauderie.

À la toute fin, ses orbes flavescents s'apposent enfin, sur Nhaundar, qui n'a pas été remercié à sa juste valeur.

— Car vous parvintes à rassembler non une armée mais le peuple, vous deviendrez mon conseiller et Grand stratège. Vous disposerez d'appartements près des miens.


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En Phra de l'an 70, trois mois après l'accession au trône, le sacre de la nouvelle reine, va commencer. Devant l'immense temple dédié à Matra, la grande prêtresse, toute habillée de ténèbres liquides, fait face à Auvryt’tar, le regard sur la foule présente.  

— Messeigneurs, je présente devant vous Auvryt'tar Illivara, votre reine légitime.

Suite à la présentation, le peuple réuni pour l’événement et les membres des grandes familles crépusculaires acclament la nouvelle tête couronnée. Les monarques Eleärs, invités pour l'apogée de la souveraine, se contentent de baisser à demi leur tête ou d'un sourire.

Lorsque le silence se fait, les lèvres d'Auvryt'tar se descellent. Il est temps pour elle de prononcer ses vœux.

— Je jure solennellement devant Matra, devant tous et sur mon âme, que j'emploierai tout mon pouvoir pour faire régner la justice et la loi, de la plus juste des manières.

Elle se tait quelques secondes avant de continuer.

— Je traiterai mes sujets avec équité et droiture. Je les protégerai des maux du monde.

La grande prêtresse oint Auvryt'tar devant tous.

— Matra me confère aujourd'hui le pouvoir d'offrir aux Mirages sa nouvelle Reine. Cette souveraine a juré allégeance à la Déesse, mais aussi à son peuple et fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger et guider chacun de ses sujets.

La figure religieuse dépose sur la tête de la reine, la couronne. Elle ceint son auriculaire gauche, du sceau. Puis, lui offre les régalias.



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Alors que les puissants finissent de s’exprimer sur le traité d’alliance Elëars de Seregon/Inoës, Nhaundar tourne son visage vers la souveraine crépusculaire. Curieuse de savoir ce qu’il exprimerait, Auvryt’tar, l’invite à parler. Ce qu’il fait.

Un frisson de satisfaction pur la traverse à ses mots. Sourire condescendant à ses lèvres, elle se plaît à susurrer.

— Nhaundar, vil espiègle.  Je vais donc offrir votre précieuse bibliothèque à nos inféodés.  

Les yeux des grands de ce monde les observent tour à tour. Nullement gênée par ces œillades critiques, l’Illivara lève sa coupe.

— A la pérennité de nos peuples respectifs.  



Ambitions & Desseins


Auvryt'tar cherche à savoir ce qui se trame dans son royaume et qui menace sa nation depuis que l'éther est apparu. Elle rejette l'idée que son peuple ne soit décimé à cause d'une quelconque menace.


Divers


Reconnaissez-vous être âgé d'au moins 18 ans ? : Vi
Moultipass : Validé par Harden




Calim Al'Azran
◈ Missives : 2342

◈ Âge du Personnage : 82 ans
◈ Alignement : Loyal Bon
◈ Race : Valduris
◈ Ethnie : Sharda du Nord
◈ Origine : Al'Akhab - Siltamyr
◈ Magie : Aucune
◈ Fiche personnage : Calim
◈ Crédit Avatar : Old man with a cane By Igor Babailov

Conteur
Calim Al'Azran

◈ Jeu 29 Aoû 2019 - 21:47

Et c'est validé =p.