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Valkrys El Thali

Calim Al'Azran
◈ Missives : 2342

◈ Âge du Personnage : 82 ans
◈ Alignement : Loyal Bon
◈ Race : Valduris
◈ Ethnie : Sharda du Nord
◈ Origine : Al'Akhab - Siltamyr
◈ Magie : Aucune
◈ Fiche personnage : Calim
◈ Crédit Avatar : Old man with a cane By Igor Babailov

Conteur
Calim Al'Azran

◈ Sam 3 Fév 2018 - 15:35

◈ Prénom :  Valkrys
◈ Nom : El Thali
◈ Sexe : Femme
◈ Âge : 43 ans
◈ Date de naissance : 7ème jour de Siralon de l'an 47 de l'ère des Rois.
◈ Race : Sang-Mêlé
◈ Ethnie : Alsdern- Ordhaleron
◈ Origine : Heisenk - Serth
◈ Alignement : Loyal - mauvais
◈ Métier : Kadin Efendi seconde épouse du Sultan d'Al'Akhab
◈ Liens : Mère d'Elyas
Ennemie : Sheïra El Thali

◈ PJ MORT

Magie


Valkrys El Thali n'a aucun pouvoir magique, toute sa puissance réside dans son métissage Alsdern et Ordhaleron. Elle a hérité de la beauté, par chance, car les Alsderns ne sont pas réputés pour cela, d'un peu plus de connaissances qu'eux, de la force et soif de vengeance des répudiés Ordhaleron. Cela lui est suffisant pour ÊTRE et ESPÉRER DEVENIR ce qu'elle souhaite secrètement.
Point de futilité, le monde s'acquière à la force de sa détermination.


Compétences, forces & faiblesses



Forces : Valkrys acquière sa force de par ses origines Ordhaleron. Son physique est musclé et puissant malgré la douceur apparente de ses membres. Elle conserve en sa mémoire quelques apprentissages de son passé à Heisenk. Elle est autodidacte.

Faiblesses : Les stratégies espiègles et intellectuelles des femmes du harem la dépassent, elle préfère régler les conflits au corps à corps.


Artisanat
création d'objets (experte)
alchimie des poisons (intermédiaire)
Connaissance
géographie et histoire (intermédiaire)
nature (experte)
noblesse et royauté (experte)
religion : Alsdern (experte) et Sharda (intermédiaire)

Langues parlées
Heisenk : Heisen (maternelle)
Valdrek : Valdra (connaissances)
Ordhaleron : Gordhien (maternelle)
Al'Akhab : Alkabirois (experte)

Arts d'espionnage
discrétion (intermédiaire)
psychologie (intermédiaire)
pressentiment (maître)

Arts des navigateurs
natation (intermédiaire), elle sait nager, rien de plus.

Art des chasseurs
pistage (connaissance),
survie (connaissance),
dressage (intermédiaire).

Art des chevaliers
équitation (intermédiaire)

Art des politiciens
intimidation (experte),
perception auditive (maître)

Arts des sages
concentration (intermédiaire),
patience (experte),



Physique



Cheveux : Blond foncé
Yeux : Bleu glacier
Taille : Cinq pieds, six pouces, soit 1,80 mètre environ
Signe distinct : une petite cicatrise sur le front, au dessus du sourcil gauche.

Rien ne laisse présager qu'elle put être le fruit du mélange de l'infidélité, voir de la folie de son père le Roi Ivar d'Heisenk. Ce fut l'enfant de la Reine qui aurait pu douter de l'énormité du mensonge? Point de marque, d'anomalie, de difformité sur son corps ou son visage. De qui a t-elle donc hérité sa beauté? Car les Alsderns sont forts, rustres et taillés pour le combat, les Ordhaleron sont encore plus laids que la laideur elle-même. Sans doute un cadeau des Dieux, cela arrive, parfois...
Elle n'est pas Sharda, pièce rapportée d'un mariage sans amour, un mariage de principe et d'intérêts surtout. Valkrys est plus grande que la majorité des Alkhabirois, avec son mètre quatre-vingt, elle voit par dessus leur petite tête les lignes de l'horizon et cela l'amuse beaucoup et lui donne un sentiment de supériorité.

On peut dire qu'elle est belle et même très belle pour une Heisen, certes au milieu des fleurs du harem, sa différence se porte plus sur son corps sculpté de muscles, sec et bien dessiné, il reste cependant fin et élancé, gracieux et rigide. Il n'est pas fait pour les arts de la danse, manquant de souplesse, mais parfait pour coller des baffes à ses opposantes et mettre au monde un héritier digne du trône. Malgré son unique grossesse et les mets plus gras et sucrés du Sultanat, elle a su conserver sa ligne, elle n'est pas pulpeuse ou voluptueuse comme les autres. Elle a une ossature lourde et massive, point de chair en trop, mais sa peau est assurément douce et blanche comme le lait d'ânesse parfois un peu rosie par le soleil qu'elle n'apprécie guère.

Sa chevelure est d'or rappelant les contrées du Nord de l'Ordanie, un peu plus foncé toutefois et son regard reflète les lacs gelés d'un bleu froid et perçant. Au dessus de son sourcil gauche une légère cicatrice lui rappelant son arrivée au harem et sa rencontre avec Sheïra la griffue! Son nez est fin, sa bouche plus gourmande aux lèvres roses pâles. Des pommettes hautes, une mâchoire puissante et gracieuse.

Sa poitrine est bien proportionnée, plus menue que la plupart des femmes du harem. Son bassin est large, elle n'a pas vraiment souffert de son accouchement. Ses mains et ses pieds sont plus grands, parfois elle en fait des complexes, mais cela est lié à sa grandeur. Toutefois bien pratique pour botter les fesses des petites garces!

Sa vêture est assez féminine bien que très pudique, elle ne laisse rien apparaître malgré la chaleur environnante. Ses cheveux sont recouvert d'un voile de couleur changeant au fil des jours et des humeurs, gage de sa coquetterie. Parfois sertie de bijoux argenté afin d'en assurer le maintien. Déjà qu'on la remarque à sa hauteur, le blond de sa crinière attire bien davantage les yeux. Elle porte souvent de grandes boucles d'oreille aux pierres précieuses. Pour faire ressortir son regard inquisiteur, elle met du khôl et pour les grandes occasions un peu de rose sur ses lèvres.

Le reste de son corps est couvert d’étoffes légères aux fils d'or ou d'argent, jusqu'à ses pieds, l'ensemble de ses bras et le haut de sa poitrine. De doux parfums d'encens de rose ou de musc agrémentent sa prestance.

Elle marche fièrement au milieu de ses petites femmes, une certaine froideur se dégageant de tout son être.


Caractère



Valkrys est une femme impitoyable et forte par nécessité non par choix. C'est un peu comme une armure dont elle se pare pour faire face à l'hostilité du monde.

Loin de se douter de sa destinée, la petite fille qu'elle était par le passé avait été aimée par une mère adoptive dont le secret fut bien gardé. Elle ne manqua de rien, du moins c'est ce que l'on pouvait penser. Sans doute la présence d'un père pour dompter la férocité Ordhaleron qui surgissait par moment...

Le mensonge de son existence fut le plus douloureux et elle finit par découvrir la vérité, même si ce ne fut que peu de temps, elle apprit à connaître, toujours dans le secret le plus total, celle qui était sa véritable mère, conservant ainsi la mémoire et la langue du peuple banni en plus de la parcelle des gènes qui coulait dans son sang.

Un esprit sauvage dans un gant de velours, elle n'avait pas le choix, princesse, les bonnes manières, l'exemple et la discipline étaient de rigueurs. Valkrys n'aimait pas qu'on lui impose une ligne de conduite, elle n'était pas dans l'armée, alors pourquoi exécuter des ordres? Ayant goût à la riposte, elle tenait tête à la Reine, préférant se sauver dans les bois que d'assister à ses leçons. Elle apprit quelques rudiments de la chasse auprès d'un jeune homme qui n'avait rien de noble, pas de terres, ni de richesses, mais une passion certaine pour la nature et la vie. Elle l'aima beaucoup...

Détournée de son rôle de princesse d'Heisenk, elle fut offerte au Sultan d'Al'Akhab à l'âge de 14 ans, une adolescente dont les espoirs furent brisés comme le fil de soie de l'araignée pour mourir sous le talon de l’imposante destinée ! Jamais elle ne retrouverait les siens, son frère, et son amour juvénile pour celui qui lui montra une autre facette de son être.

Détruite, enfermée dans un sérail, à la merci de bêtes encore plus féroces que celles des forêts de son royaume, les femmes... Un avenir bien sombre qui forgerait à jamais la dureté de sa pensée, nourrissant une haine certaine pour tous ceux qui se mettaient en travers de sa route

Le harem, cette vie pas facile, avec ses femmes si futiles et si dangereuses, elle qui avait été de feu, brûlante de découvertes, tant de soif de vie, meurtrie dans son cœur qui s'éteignit peu à peu au fil des années écoulées. Heureusement sa taille et sa force lui donnaient une prestance robuste et après quelques démonstrations, on ne l'embêta plus. Sa seule rivale encore menaçante étant Sheïra, la première femme du Sultan.

La naissance de son fils changea encore sa perception du monde, révélant au creux de sa poitrine, un souvenir douloureux, celui de son cœur. Elle ferait tout pour lui, la chair de sa chair et naître second dans cette monarchie ne valait rien de bon, il ne survivrait pas à la succession de son père le Sultan.

Alors qu'une chance s'offrait à elle, telle un cadeau inespéré, bien que triste pour le décès de son frère, la perte de son père ne fut qu'un moyen d'accéder au trône d'Heisenk pour sauver Elyas de son triste futur. Hélas, on lui refusa cette succession car elle était déjà liée par le mariage au Sultan d'Al'Akhab. Maudissant les royaumes unis d'Ordanie qui étaient la cause de sa déchéance, de son humiliation, elle modifia sa tactique et conspira depuis ce jour à trouver la solution la plus machiavélique pour défaire Sheïra et porter son fils sur le trône d'Al'Akhab.

Elle devrait se débarrasser des gêneurs, par tous les moyens, se transformant, à son tour, en lionne, comme toutes celles présentes dans cet environnement clos, cette prison magnifique qui n'en restait pas moins une prison. Tout était bon pour protéger ses intérêts, griffes, crocs, mais plus encore la manipulation et l'intimidation.

Ainsi, elle écraserait aussi bien ces chiens d'Heisen que toutes ces garces du harem et jouirait de la destitution de la pire d'entre-elles et de son bâtard de fils ! Ils payeraient tous dans une soif de vengeance infinie. C'était là, sa nouvelle passion.

L'ambition et la vengeance ont toujours faim !




Inventaire



Un médaillon de sa véritable mère surmontait d'une chaîne délicate ornant sa gorge, le plus généralement masqué par ses vêtements. Elle ne le retire jamais malgré les cadeaux précieux que le Sutlan lui offre. Unique bijou qu'elle conserve lors des nuits d'amour avec son roi. Dans l'épaisseur de celui-ci, elle cache un poison mortelle sous forme de poudre. Il est argenté, petit, sertie d'un unique saphir. Ce bijou a sans doute été volé car les Ordhaleron ne fabriquait pas de telle merveille, son ouvrage étant délicat, comparable à de la dentelle.

Une jument frison, même si cette race de cheval n'est pas très répandu à Al'Akhab, le poids de Valkrys est mieux réparti sur un animal plus large, avec des aplombs robustes. Peu pratique pour les déplacements sur le sable, il est très confortable sur la terre battue. Elle aime à brosser sa crinière frisée et s'exerce par moment à l'art du dressage.


Histoire




Friest 89 de l'ère des Rois


Un délicat parfum de chèvrefeuille atteignait les hautes fenêtres du harem, le soleil à son zénith traçait sur le sol de mosaïque le contour des barreaux en bois si joliment sculptés. On pouvait entendre piailler quelques oiseaux qui se réfugiaient dans la cité prenant pour un instant l'aspect d'une oasis perdue, recouverte de jardins luxuriants où coulaient plusieurs fontaines, véritables monuments de finesse.
Valkrys s'était accordée un peu de détente, à la sortie du hammam pour se rafraîchir malgré la chaleur qui résidait également au dehors de la petite salle toute de vapeur. Un tissus entourant son corps encore rosit, un autre bandant ses cheveux surmontait un visage en sueur. Assise à l'ombre, elle observait les jardiniers qui s'affairaient pour le plaisir des yeux de leur Sultan. Un moment de calme et de paix où elle ne songeait pas à sa vengeance, à l'élaboration d'un nouveau plan encore meilleur que le précédent, au peaufinement de la moindre parole, du moindre geste à avoir ou justement à ne pas avoir pour accéder à ses fins. Elle pouvait laisser place aux souvenirs d'une vie passée, de sa vie? Parfois, elle doutait qu'elle lui eut appartenu.

Comment était-ce déjà Heisenk ? Son doux royaume, son enfance volée...

La succession de son père par son lien de mariage à la fille du Roi Arnbjörn Hastein lui permit d'accéder au trône d'Heisenk. Ivar Velmut ce souverain qui dû se faire respecter par la force, en soumettant un peuple récalcitrant à son pouvoir. Sa soif de richesse le poussa hors de sa terre, cherchant toujours plus loin pour amasser de l'or, avide personnage qu'il fut. Tout aussi fou, en y pensant en s'amourachant d'une captive Ordhaleron et bien plus encore pour faire passer le fruit de cette union défendue pour celle engendrée par la Reine. En 47 de l'ère des Rois, cette dernière, si fragile, docile et de constitution stérile accepta d'élever l'enfant comme le sien et de lui apporter amour, éducation et bienséance. Et comme si cela ne suffisait pas, il remit le couvert en 51, Kristian le frère cadet de Valkrys vit le jour et le même subterfuge fut utilisé.

Plus tard, du haut de ses 5 années, la petite princesse découvrit le plus grand secret d'Heisenk, ses véritables origines au détours d'une cellule. Comment ? À l'âge de l'innocence le pressentiment n'est pas perverti par la raison qui dicte la conduite à tenir plutôt que celle à réellement appliquer et elle se doutait instinctivement de quelque chose. L'observation est aussi très importante chez les jeunes, c'est ainsi que l'on apprend de l'autre, la parole, les mimiques, les manières. À y regarder de près, de très près, dans l'intimité d'un lien maternel, la mère et la fille ne se ressemblaient pas.

La Reine étant très malade, sentant sûrement sa mort proche, s'était rendue au cachot où la créature Ordhaleron vivait encore, recluse, pour la remercier... Pour se faire et contre la volonté de son époux, absent comme à son habitude, trop affairé à guerroyer pour plus de puissance, apporta avec elle les deux joyaux de sa vie. Dans un acte de bonté, elle souhaitait faire partager à la mère de ses enfants, un peu de ce qu'elle avait chaque jour avec eux... Puis, elle mourut, seule, le Roi étant ailleurs, occupé à ses vaines batailles.

La jeune Valkrys revient auprès de cette femme laide mais si affectueuse qu'elle comprit être sa mère et peu à peu, la communication se fit entre elles. Nous disons laide, mais seulement pour les Valduris, se pensant si beaux, si fiers. Elle était loin d'être affreuse, son apparence différait simplement des autres, un teint très pâle presque maladif, des yeux rouges perçants, des dents un peu pointues... Son frère, contrairement à elle, ne voulait rien savoir de ses origines infâmes, il conserva toutefois le secret des visites régulières de sa sœur. L'entente entre son cadet et elle était parfois compromise, quelques griffures, quelques cheveux tirés, des jouets en bois brisés... Mais dans l'ensemble ils s'aimaient beaucoup, ils n'avaient aucun secret l'un pour l'autre et ne se doutaient pas de l'avenir qui leur était réservé...

Là encore, le sort s'acharna à démanteler sa famille, un jour en 61 de l'ère des Rois, les guerres ne cessant en Ordanie, Heisenk devenant plus dangereuse de jour en jour, l'unique fils héritier du Roi Ivar étant en danger, ce dernier décida d'envoyer au loin Kristian, le maintenir en vie loin des complots et des conspirations des Jarls. Envoyant le cadet chez un cousin éloigné pour y parfaire son éducation militaire et ainsi entretenir sa succession.
Le frère et la sœur furent séparés et elle ne le revit plus jamais.

La princesse ne pouvait se douter que son destin serait bientôt scellé, l'absence de son frère la rapprocha d'un autre, fuyant toute discipline, manquant à son apprentissage de demoiselle de noble lignée, elle préférait aller dans les bois au calme de l'effervescence de la cour. Vils personnages aux milles parfums, poudrés de la tête aux pieds qui ne sortaient de leur bouche à la langue fourchue, que d'abominables machinations, reflet de la corruption de leur être par l'or !

Eden était pauvre, ce n'était qu'un chasseur, elle était tombée sur lui par hasard, au détour d'une fugue, la faim se faisant sentir, la forêt étant trop sombre, elle avait froid et l'odeur fumée lui fit gargouiller son estomac déjà bien malmené par quelques heures de marche. Elle l'avait vu, vêtu de peaux de bêtes, accroupi près d'une rôtissoire de fortune en branchages.
- Je t'ai entendu l'étranger, viens donc t'asseoir près du feu, tu grelottes jusqu'ici.
Elle s'était avancée, l'air majestueuse et arrogante, sans pour autant divulguer sa véritable identité.
- Je ne suis pas un étranger, mais je veux bien m'asseoir un peu.
Plus vieux, juste un peu plus, un an, deux peut-être ? Il avait une chevelure d'un noir de jais, il ne venait sûrement pas du Nord, un bâtard qu'on aurait abandonné ? Une légère barbe mal rasée, elle ne distingua rien de plus à la lumière vacillante des flammes.
Il lui tendit une brochette, la viande était juteuse et savoureuse, elle s'en délecta. Ne lui adressa pas un mot, veillant simplement qu'elle ne manque de rien, sans jamais la regarder. Elle aurait voulu lui poser mille questions mais s'était ravisée. Il rinça ses quelques ustensiles à l'aide de l'eau contenue dans une gourde en boyaux, rangea ses affaires dans un baluchon et tapa le feu de sa botte.
- Viens, je te raccompagne au château, lui dit-il en lui tendant sa main gantée.
- Comment savez-vous?
Là encore une fois, il garda son mystère pour lui, curieux personnage qu'il était. Le retour se fit dans le silence, il la délaissa sur le pont, elle ne put voir de son regard que le reflet de la pleine lune miroitant dans l'océan sombre de ses prunelles étincelantes.
Cette nuit là, Valkrys avait senti son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Elle l'avait cherché, revenant au même endroit, le lendemain, le surlendemain et ainsi de suite pendant un mois complet commençant à perdre espoir de ne jamais le revoir lui non plus. Mais, il se montra, à son grand bonheur.
À partir de là, ils se retrouvèrent souvent, elle lui apprenait à lire et à écrire et lui, en échange, lui enseignait l'art de la nature. Un peu sauvage, Eden s'ouvrit peu à peu, pudique, il n'osait la regarder, la toucher, il savait qui elle était, qu'importe ce qu'il pouvait éprouver, rien, jamais ne leur permettrait de vivre cette affection mutuelle au grand jour. De son côté, la princesse ne savait toujours rien du chasseur, dès qu'elle tentait de percer le silence autour de lui, il fuyait et au risque de perdre son seul ami, elle préféra rester dans l'ombre de la vérité.

Et comme un écho à cette pensée, à l'aube de ses 14 printemps, Valkrys se retrouva loin de son royaume, loin d'Heisenk, loin d'Eden, loin de tous...Il n'avait rien fait, elle lui avait ordonné de ne rien faire, alors, il avait obéit. Non, elle n'aurait pas voulu qu'il se fasse tuer pour la sauver ? La sauver de quoi ? Son futile destin ?
Elle n'était que la signature d'un accord politique passé entre son père et le Sultan d'Al'Akhab, rien de plus, une jeune fille donnée pour accomplir son rôle de femme épouse et vulgaire outre à petit hériter, calmant par la même occasion les tensions entre les royaumes. Elle pouvait se souvenir de ce jour, si amer, triste, immonde de festivités à l'honneur de son mariage, à s'affubler d'un faux sourire, cachant sa rancœur tout au fond de son âme. Suivi de cette nuit si douloureuse, où elle perdit sa vertu, celle là même qu'elle souhaitait offrir à un autre. Elle aurait voulu se débattre, le mordre et fuir quitte à en perdre la vie, pourtant elle était restée docile sur le lit, dévêtue alors qu'il lui faisait l'amour, tendrement ? En tout cas, elle se livrait une bataille acharnée à l'intérieur de ses méninges en ébullition se promettant un jour de lui faire ravaler ses attributs !

Le Sultan n'était pas un homme mauvais, plutôt doux et bienveillant, mais elle ne l'aimait pas, et elle ne l'aimerait sans doute jamais. Bien pire encore, elle n'était que sa seconde épouse et la Sultane ne l'avait pas accueillie les bras ouverts, mais plutôt, toutes griffes dehors. Déjà bien en place Sheïra avait mis au monde des jumeaux, une fille Azshara et un fils Idriss. L'empire Sharda était à ses pieds, nul besoin d'une seconde épouse pour semer la zizanie dans les rangs soumis à la souveraine du harem. À peine l'eut-elle vue que cette dernière s'était jetée sur elle lui affligeant une balafre au dessus de l'arcane sourcilière gauche.
- Petite punaise ! Tu n'es rien et je t'exterminerais avait-elle hurlé telle une hystérique.
Sentant le sang chaud couler sur sa chair à vif et s'infiltrant dans son œil, elle vit rouge et ce n'était pas une métaphore, elle bondit à son tour sur la Sultane la jetant au sol avant de l'y maintenir fermement et de lui briser le poignet.
- Approche-toi encore une fois de moi et c'est le cou que je te brise ! siffla Valkrys menaçante.

Le ton était donné entre elles, depuis lors, la bonne tenue de ces dames et l'apparente politesse n'étaient que mascarades.

En 63, Elyas vit le jour, un troisième enfant pour le Sultan, second dans l'ordre de succession au trône d'Al'Akhab. La jalousie de Sheïra s'intensifia encore à l'encontre de sa rivale, se transformant en haine profonde. La peur de perdre sa place si Idriss venait à mourir, remplacé par son demi-frère, elle y perdrait tout, serait chassée du sultanat, son honneur serait bafoué... Un réel délice à la pensée de Valkrys qui se disait qu'un accident était si vite arrivé, surtout pour un enfant. Toutefois, sa progéniture était elle aussi en danger, elle devrait veiller à sa survie dans ce monde si hostile.

Mais la fureur ne s'abattit pas sur sa descendance, visiblement son statut de deuxième épouse la protégea et Sheïra en paya le prix. De l'an 67 à 69 de l'ère des Rois, le peuple se révolta, la religion, fer de lance des batailles, la doctrine d'Elaïm fut remise en question et des émeutes se déclenchèrent un peu partout rendant la cité mortellement dangereuse. Les fanatiques et les opposants au culte s’entre-tuèrent comme des chiens pour un bout de viande, sacrifiant leur âme en offrande à leurs convictions. Azshara et Idriss furent enlevés, ce jour là, Valkrys eut très peur, peur que la colère s'abatte sur Elyas également mais, elle eut également un grand espoir, son destin funeste allait être changé, son fils deviendrait Sultan si aucun ne revenait vivant. Malheureusement seule la fille périt par le feu, elle n'avait rien contre elle, ce n'était qu'une enfant, le sexe faible, la lutte des pouvoirs comptait sans elle, Valkrys fut un instant peinée. Ses espoirs volèrent en éclats quand Idriss revint aux portes de Siltamyr, non !
À cette nuit succéda un nombre incalculable d'exécution, le sang nacré maculant la terre des routes, la suie des bûchers s'échappant dans les airs, soufflée par le vent, entachant la cité d'un deuil profond. La ville d'Or était ravagée, ruinée...

En 70, alors concentrée sur la seule survie de son unique enfant, la seconde épouse apprit la mort de son défunt père. Mais pas seulement, hélas, le bougre avait rappelé à lui son hériter, Kristian, auprès de lui pour résoudre quelques sombres affaires sans nul doute. À seulement,19 ans, son jeune frère avait été retrouvé dans ses appartements, son cœur avait cessé de battre. Ce fut une douloureuse nouvelle, son petit frère qu'elle aimait tant, il avait été empoisonné par les traîtres d'Heisenk, ceux qui voulaient destituer la famille Velmut impropre au pouvoir. Ruinant à jamais la filiation mâle de par cet acte, mais elle était encore là, elle allait leur montrer, la famille royale ne s'avouait pas si vite vaincue. Elle se vengerait !

Dans un univers régit par l'homme, la femme n'a pas sa place et gouverner ne lui est pas permis.

Sa condition de femme, épouse et mère d'un autre royaume ne lui permit pas de succéder à son père, la cruelle injustice ! Sa seule échappatoire pour n'être plus la deuxième, reprendre son trône et faire de son fils le futur monarque d'Heisenk. Encore une fois, on lui refusa d'exister comme elle l'entendait, on lui avait retiré une nouvelle fois tous ses droits ! Elle en voulait à son époux, le Sultan et au Grand Vizir de ne pas l'avoir soutenue, de ne pas lui avoir rendu sa liberté et d'appuyer sa lignée en faveur de son accession au pouvoir dans sa propre cité Alsdern. C'est ce chien de Thorleif qui reprit la couronne sans doute aidé par les royaumes unis d'Ordanie.

En 87, Sheïra apporta avec elle un enfant, non ce n'était pas le sien mais celui d'Idriss, vraiment ? Tout le monde savait, pourtant, que le prince n'était pas très enclin à prendre femme, d'ailleurs Valkrys poussait Elyas à le battre de vitesse sur ce plan là. Peut-être que s'il se mariait avant son aîné, le Sultan reconsidérerait l'ordre de succession ? Rien n'était figé, tous pouvaient encore être destitués du vivant du Roi. Mais quand elle voyait son époux être un papy gâteau ou gâteux face au petit morveux, elle commençait à en douter. Sheïra obtenait tout, tout le temps ! Les plus grosses usurpations passaient inaperçues aux yeux de ce balourd de mari !

Trop d'amertume, de haine et de rancœur s'étaient amoncelés dans tout son être et elle en avisa son fils, la prunelle de ses yeux, s'expiant de la douloureuse vérité. Même si le prince avait toujours conservé de bons rapports avec les jumeaux pendant leur enfance et puis ensuite avec Idriss, la course à la succession de leur mère avait fini par les diviser. À l'abri des regards et des oreilles indiscrètes, elle l'avait entraîné dans les jardins sous la chaleur écrasante de midi.
- Mon fils, Elyas, tu dois savoir qu'Idriss, ton frère de part moitié de ton sang, ne te laissera jamais en vie s'il venait à succéder à votre père. Jamais Sheïra ne le permettrait.
- Mère, nous n'en sommes pas encore là, le Sultan se porte bien, il n'a pas le moindre signe de faiblesse, tu te fais trop de soucis...
S'arrêtant de sa marche effrénée reflétant de son anxiété intérieure, elle se retourna face à lui et déposa sa main ferme et douce sur la sienne.
- Écoute bien, tu aurais pu être Roi, le roi d'Heisenk, il y a de cela quelques années, tu n'étais encore qu'un enfant, je suis convaincue que les manigances de Sheïra ont orienté ton père à me refuser le droit de reprendre ce qui me revenait de droit. J'ai été privée de mon royaume et de la seule chance de te sauver d'une mort certaine. Si Idriss monte sur le trône d'Al'Akhab, il te tuera ! Ne va pas croire qu'il nous laissera partir avec les honneurs, tu seras mort et je serai vieille et sans un sous, à la rue comme un souillon, le veux-tu ?
- Non, bien sûr que non, mère, je ne veux que le meilleur pour vous.
- Nous devons percer le secret qui entour la venue du fils d'Idriss, je ne pense pas qu'il s'agisse de son enfant, où est la mère ? Sheïra ment, c'est peut-être le sien ?
- Tu as des soupçons sur tout, mère, laisse donc cette vieille bougresse dans son coin...
- Tais-toi ! Tu dois me faire confiance, je ne la connais que trop bien depuis toutes ses années, prends femme et dépêches-toi, notre salut dépend de notre perspicacité à abattre nos ennemis avant même qu'ils ne s'en rendent compte.

Sur ces dernières paroles la mère et le fils se séparèrent et Elyas entreprit donc de percer le secret de Driss, certain que Valkrys avait raison, ils n'était pas trop de deux face à la malice de Sheïra.



Divers




Liens du personnage :

Elyas : son unique fils, elle a tout fait pour lui, le protégeant parfois à l'en étouffer pour qu'il reste en vie. Elle ne lui dit jamais la vérité sur ses origines Ordhaleron, conservant se secret pour elle, cela n'aiderait en rien Elyas, par contre, elle l'encouragea à user de sa force. Leurs rapports sont bons, le jeune prince vient souvent rendre visite à sa mère, il obéit à ce qu'elle lui dit. Il n'est pas soumis et aime réellement cette femme qui s'est sacrifié pour qu'il ait une belle enfance. Elle est d'une aide précieuse dans le choix de sa future épouse et lui permet de déjouer les malices de Sheïra. Malgré son caractère un peu incisif et belliqueux, il est brave et à un grand cœur.

Sheïra : sa rivale, première épouse du Sultan, elle se dispute la succession, qui de Sheïra ou Valkrys mettra sa progéniture sur le trône d'Al'Akhab assurant ainsi la survie de son fils et sa place au sein du Harem ? Elles se tolèrent à peine et la tension est insoutenable quand elles sont dans la même pièce.

Kristian : son frère cadet décédé en l'an 70 de l'ère des Rois.


Un peu de moi :

Déjà présente sur Tosya, j'attendais avec impatience l'ouverture d'Azzura. Ce forum m'a été recommandé par une amie, qui a de très bons goûts Wink

Présence régulière, sauf impératifs ou problème de compatibilité tél - pc - forum.